L’autonomie des élèves
Dans cet ouvrage, Patrick Rayou s’intéresse à l’autonomie des élèves et aux conditions de sa construction, en contexte scolaire essentiellement, dans et en dehors de la classe. L’autonomie y est appréhendée au prisme de ce que le sous-titre de l’ouvrage met bien en évidence, à savoir un triptyque : « injonctions », « pratiques » et « inégalités ». « Injonctions » dans le sens où l’autonomie est explicitement encouragée au sein des politiques éducatives et mise en valeur dans les curriculums éducatifs contemporains au point de devenir une notion consensuelle. « Pratiques » car il convient d’analyser ce que les différents acteurs, qu’il s’agisse des élèves ou des adultes (professionnels ou non) font de l’autonomie et plus globalement comment ils agissent dans des situations configurées par les normes et injonctions qu’elle véhicule. Enfin « inégalités » car l’in¬jonction à l’autonomie et les pratiques qu’elle génère sont analysées en tant qu’elles contribuent fréquemment à l’accroissement des inégalités d’apprentissage, notamment lorsque les enseignants postulent son existence (ou déplore son absence) chez les élèves, sans penser les conditions de sa construction. Selon l’auteur, confondre l’autonomie avec l’individualisme et l’indépendance a des effets délétères sur les apprentissages des élèves les plus défavorisés dans la mesure où l’on a alors tendance à imputer les réussites et les échecs des élèves à leurs attributs individuels et à psychologiser les causes des processus d’échec scolaires, en omettant de prendre en compte les conditions sociales et historiques des processus de construction des individus.
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samedi 2 septembre 2000