Résumé : Des recherches antérieures sur la construction d’inégalités scolaires en mathématiques me conduisent à m’intéresser à l’institutionnalisation et au rôle du langage dans ce processus, comme conditionnant la visibilité des savoirs mathématiques pour les élèves, au sein ou à l’issue de situations d’enseignement ordinaires. La notion de secondarisation des genres de discours paraît à même de contribuer à l’étude de l’institutionnalisation des savoirs mathématiques. Pour illustrer mon propos, je m’appuie sur une étude de cas correspondant à une situation d’enseignement en géométrie, observée dans une classe CM2 (élèves de 10-11 ans). Les résultats de cette étude révèlent divers phénomènes que je considère comme des dysfonctionnements liés à la secondarisation des pratiques langagières et à l’institutionnalisation des savoirs géométriques, dont je fais l’hypothèse qu’ils sont, au moins pour une part, à l’origine de la différenciation des apprentissages. J’expose dès lors de nouvelles perspectives de recherche qui visent à permettre l’analyse de tels phénomènes didactico-langagiers, relatifs à l’enseignement et à l’apprentissage de la géométrie, et même de manière plus générale, des mathématiques dans le contexte scolaire.
Mot-clefs : pratiques langagières, institutionnalisation, secondarisation, savoirs géométriques, inégalités scolaires.
Abstract : Previous research on the development of educational inequalities in mathematics lead me to focus on the institutionalization and the role of language in this process, as they determine the students’visibility of mathematical knowledge. The concept of secondarization seems to contribute in studying the role of language practices in the institutionalization of mathematical knowledge. To illustrate this crucial point of my research, I present a case study which is an ordinary teaching situation of geometry, observed in a CM2 classroom (10-11 years). The results of this study reveal various phenomena. I consider some of them as dysfunctions of the secondarization of language practices and of the institutionalization of geometrical knowledge. I assume that inequalities in students’learning of mathematics are partly due to such dysfunctioning. I therefore point out new issues of research which may help analyze these educational-linguistic phenomena related to teaching and learning of mathematics in school.
Keywords : language practices, institutionalization, secondarization, geometrical knowledge, school inequalities.