Résumé : Nous analysons ici la notion de dressage. Nous montrons tout d’abord que cette notion est généralement exclue des réflexions sur l’éducation, et nous en indiquons très brièvement les raisons. Pourtant, et en nous appuyant sur certains textes de P. Valéry, nous montrons comment il peut se faire que cette notion soit tout de même utilisée pour parler d’éducation ; et à partir de là, nous montrons pourquoi elle recèle quelque chose d’important pour penser le rapport éducatif. Le but de cette analyse est donc de permettre une réappropriation circonstanciée de cette notion, en contribuant à défaire quelque peu la relation de rejet dans laquelle elle est aujourd’hui tenue et qui, selon nous, nuit tant à l’éducation elle-même qu’au travail de réflexion. Or, défaire ce qui peut nuire à la réflexion, un certain nombre de « crispations mentales » se cristallisant autour de certains mots, soit en bien soit en mal, nous semble pouvoir désigner un aspect du travail philosophique en formation des maîtres.
Abstract : This is a philosophical analysis of the notion of training (bringing under). First, it is shown that this notion is generally left out of thoughts about education, and the reasons of it are briefly given. Yet, supported by passages of Valery’s wrintings, this notion is proved to be useful when talking about education, because it conceals something significant to think the educative relation. So the aim of the analysis is to allow some taking over this notion instead of the present throwing back. To do away with some « mental twiches », cristallized round some words which may harm our thought, that can point out an aspect of the philosophical work in teacher’s training.
SPIRALE - Revue de Recherches en Éducation - 1994 N°12 (127-146)