Résumé : En 1987, le programme d’histoire pour la classe de Seconde invitait les enseignants à choisir une problématique pour présenter la Révolution française. Cette approche est interrogée ici du point de vue de l’épistémologie et de la didactique de l’histoire. En effet, l’intention des rédacteurs des programmes, depuis un siècle, est fondée sur la volonté de créer des liens entre pratiques savantes et pratiques scolaires. Pourtant, dans le cas précis de la Révolution française, la référence aux pratiques historiennes, notamment aux débats, à l’existence de plusieurs manières de penser et interpréter l’événement, est considérée par certains comme contraire aux attendus et aux pratiques « normales » de l’école. Notre hypothèse est que, en jouant la problématique contre le problème, on se prive de penser la relation entre construction d’une pensée historienne et apprentissage de l’histoire.
Mots-clés : Problématique, problème, pratiques historiennes, pratiques scolaires.
Abstract : In 1987, in France, history teachers for the freshman courses in High schools were invited to present the French Revolution by the means of a « problematique ». In this contribution, I’m questioning this approach from an epistemological and didactical point of view. Indeed, the intention of the program’s drafters, since a century, is based on the desire to create links between scientific practices and school practices. Yet, in the case of the French Revolution, the reference to historians’practices, including debates, and to the fact that there are several ways of thinking and interpreting the event, is often considered as contrary to the expectations and ordinary practices at school. Our hypothesis is that, by playing what we call a « problématique » against the problem, we deprive ourselves of thinking about the relationship between historian construction of knowledge and history learning.
Key-words : « Problematique », problem, historians practices, school practices.
SPIRALE - Revue de Recherches en Éducation - 2008 N° 42 (195-208)