En rangeant l’interaction sociale au niveau d’une simple mise en forme de la situation et non pas au coeur d’une conception théorique générale du développement et de l’apprentissage, la pédagogie de la situation-problème s’écarte délibérément d’un des facteurs les plus puissants du développement cognitif : la modélisation par l’adulte.
C’est précisément à ce niveau que nous poserons les limites de notre contribution : il ne s’agit absolument pas d’émettre un jugement sur des pratiques pédagogiques, qui d’ailleurs peuvent s’écarter avec plus ou moins de pertinence du modèle de la situation-problème même si elles s’en réclament, mais d’apporter quelques éléments de réflexion théorique basés sur les conceptions du développement et de l’apprentissage avancées par Vygotsky. Après une présentation sommaire (pour une étude plus approfondie, voir par exemple Rivière 1990, Schneuwly et Bronckart 1985) de la thèse principale de cet auteur qui supplante de plus en plus Piaget dans les références des principales revues américaines de psychologie du développement (Belmont 1989), nous expliciterons différents mécanismes susceptibles d’expliquer l’influence positive des interactions sociales sur l’apprentissage et nous tenterons de nous réconcilier avec les tenants inconditionnels de la situation-problème en présentant une « situation-problème étayée par l’adulte » qui a démontré expérimentalement son efficacité.
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octobre 1996