DIRE ou FAIRE ? Refusons le dilemme, même s’il y a inflation de discours : « Discours de la méthode », discours sur le discours, discours sur… la Technologie !
Plutôt DIRE et FAIRE, « Entre dire et faire », faire selon des règles : faire une expérience, faire de la « techno »,... Conjuguer l’art de faire (un objet, un produit) avec l’art de dire (l’intention, les contraintes, la publicité, la notice d’emploi). Faire un objet à la fois utile (qui satisfait un besoin) et non dénué d’art (qui a du « design »). Dire l’objet dans sa lignée, le dire dans d’autres langages,...
C’est qu’un enseignement bien conduit de la Technologie côtoie l’universel : il réconcilie la pensée avec l’action, les mathématiques avec la réalité, l’art et la vie, le scientifique avec le littéraire, l’école avec la société. A travers ses dimensions les plus variées (industrielle ou économique, analytique ou synthétique, verbale ou graphique,...), à travers les domaines ou les objets où elle peut s’investir (entreprises et systèmes de toutes sortes) ; électronique, informatique, télématique, bureautique, espace, bio-technologies,.... ; stratégies commerciales, publicité, économie,... ; ethnologie ; objets domestiques ou industriels, produits du passé, du présent ou de l’avenir), la Technologie nous offre un regard privilégié sur le monde ; en voici quelques caractéristiques :
– la Technologie permet une compréhension vivante de la société par l’étude des systèmes d’objets, témoins d’une époque ; par la mise en œuvre de projets de fabrication ; par l’approche du concept d’entreprise (qui évolue avec les techniques), et de l’organisation sociale.
– la Technologie met en œuvre des démarches originales et, en particulier, les démarches de fabrication ; ces dernières sont naturelles aux êtres humains qui, depuis les temps les plus anciens, ont associé à l’activité technique l’intention (améliorer tel ou tel aspect de la vie quotidienne) et la réflexion (qui accompagne constamment l’élaboration des objets techniques).
– la Technologie est concrète, dans le sens où elle appuie ses réflexions, ses analyses, ses actions sur les objets mêmes qu’elle décrit ou qu’elle fabrique. Dans une démarche de fabrication, l’objet lui-même qu’on affine - ou le prototype que l’on essaie et que l’on améliore ensuite - est la sanction tangible de la réflexion, de l’analyse ou de l’action.
– la Technologie est pluridisciplinaire. Elle procède des sciences humaines (économie, ethnologie, histoire,...) Autant que des sciences expérimentales (physique, chimie, biologie,...). Elle favorise la mise en œuvre de compétences esthétiques, d’expression et de calcul.
– la Technologie introduit à l’école la dimension économique, essentielle à une époque où les échanges s’accélèrent et s’internationalisent, et où l’avenir d’un pays dépend de sa capacité à créer et à vendre des produits toujours plus élaborés.
Située au carrefour de disciplines différentes, au cœur d’enjeux fondamentaux, la Technologie est-elle indépendante, a-t-elle une existence propre et… reconnue ?