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jeudi 19 mars 1992

Dominique DESVIGNES et P. CANIVEZ « L’éducation civique au cycle 3 » - Spirale 7 (1992)

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Au cours élémentaire, l’élève est invité à prendre conscience des principes fondamentaux de la vie en commun à partir d’une réflexion sur la vie dans le cadre scolaire. Certes, une connaissance des institutions est « esquissée » et il ne faut pas négliger cette première approche de l’organisation administrative et politique de l’etat. Mais l’ensemble de la progression doit reposer sur une réflexion menée, avec les enfants, sur les règles de la vie commune dans le cadre de la classe et de l’établissement. C’est cette première réflexion qui doit donner un sens à toutes les informations ultérieures. Dans une république, par exemple, c’est la loi qui détient l’autorité, et particulièrement cette loi fondamentale qu’est la constitution. Un ministre, un président de la république ne détiennent donc aucun pouvoir à titre personnel, mais seulement dans la mesure où ils exercent une fonction prévue et définie par la constitution. C’est là un des principes élémentaires de la liberté politique, l’un des héritages fondamentaux de la pensée des lumières. Le faire comprendre aux enfants ne présente pas de difficultés insurmontables pourvu qu’on puisse leur faire saisir la différence entre la fonction et la personne qui l’occupe. Or, dans le cadre de la classe, il est parfaitement possible de faire comprendre aux enfants que l’institutrice ou l’instituteur ne détiennent pas l’autorité pédagogique à titre personnel, mais dans la mesure où ils exercent une fonction prévue par les institutions, fonction qui est réglementée par des textes (programmes, décrets ministériels, etc.). Le principe républicain est ainsi à l’oeuvre dans le cadre scolaire lui-même, pour ainsi dire à portée des enfants. C’est donc bien une réflexion sur le fonctionnement de l’école qui doit leur permettre de saisir les principes de l’organisation politique et d’attribuer un sens aux informations qui leur seront données. Il en résulte que la démarche d’ensemble du cours élémentaire, d’une part, insiste davantage sur l’environnement proche de l’enfant, d’autre part, le conduit progressivement à l’abstraction en s’attachant à l’analyse de situations pratiques. Par ailleurs, cette perspective trace pour notre recherche un axe central : explorer la capacité des élèves à pratiquer des textes, à les lire, à les écrire. Le maniement d’un vocabulaire juridique et politique précis requiert une acculturation progressive.