Résumé : Les enquêtes de victimation ont alimenté la connaissance sur les violences à l’école. Lorsqu’elles se dirigent vers les enseignants, la relative faiblesse des écarts enregistrés en fonction des contextes scolaires ouvre un champ conséquent de réflexion. Cet article se propose d’y contribuer en dépassant une entrée factuelle de la violence pour interroger le lien entre rapports au métier et expérience victimaire. Ce rapport au métier est appréhendé à partir de plusieurs dimensions s’inscrivant dans une sociologie des professions : sens du métier, division morale du travail, prestige, carrière. L’analyse des données obtenues auprès de 157 professeurs des écoles permet de dégager un rapport au métier plus favorable à la lecture de certaines situations scolaires sur le registre de la violence comme à la production de tensions entre acteurs de la communauté éducative.
Mots-clefs : violence à l’école, enquête de victimation, enseignants, sens du métier, division morale du travail, carrière.
Abstract : These last years, several victimization surveys about violence in school have been carried out with schoolteachers. These studies did not find a large gap in victimization rates with regard to the different school contexts. Such results open up new research opportunities. This article aims to look beyond an approach of violence by facts in order to question the links between victimization and the attitudes about work. According to the sociology of profession, these attitudes about work have been questioned with regards to the moral division of labour, the prestige, the career. Data have been collected from 157 elementary schoolteachers. They allow us the identification of a vision of the job more favourable to interpret some school situations as violence and to foster tensions into the educational community.
Keywords : Violence in school, victimization survey, schoolteachers, terms of the work, division of labour, career.